SE SOUVENIR

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Une phase de transition professionnelle est un moment particulier, pouvant être une expérimentation nouvelle, un passage déjà connu, période où interfèrent différents ressentis, des réactions propres à chacun.e, et un large spectre d’émotions.

En fonction du côté volontaire ou involontaire de cette phase de transition, la gamme émotionnelle est différente. De la curiosité d’un espace volontairement ouvert à la crainte – ou la colère – pouvant être générée par une rupture contractuelle subie, la façon d’appréhender cette période varie. Et le souvenir attenant peut souvent en être flouté, incomplet, voire coupé ; rangé dans une case, avec l’émotionnel correspondant. Mis en un seul bloc, généralisé. Etiqueté.

Préciser son vécu ..

Dans les accompagnements d’outplacement / reclassement menés, et dans un cadre plus général dans la majorité des accompagnements de transition professionnelle, nous constatons une tendance très claire, et continue : une certaine généralisation des ses propres expériences vécues. Celles-ci ayant été bonnes, mauvaises, correctes, intéressantes, ou à oublier.  L’enjeu d’un accompagnement est donc très souvent, en premier lieu, de passer d’une généralisation du souvenir des expériences à une spécification du vécu,  points, des situations, des expériences, des étapes du parcours. Et faire remonter les éléments, les émotions associées, qui peuvent généraliser le souvenir, et ainsi perdre toute ou partie de la richesse du détail  spécifique, de l’apport complet du vécu.

Je juge cette expérience désagréable ? Certes, mis n’y avait-il pas néanmoins des choses intéressantes  que j’y ai apprises ? Qu’est ce qui était réellement satisfaisant ou insatisfaisant ? Précisément : les conditions d’exercice professionnel ? Le management ? L’activité ? Mon poste ? Mon organisation ?

Spécifier, de plus en plus ; partir du plus large au plus précis, et se souvenir, spécifiquement, des éléments.

… pour se réinstaller dans le présent 

C’est au travers de mécanismes qui visent à  détailler, aiguiser la véracité des souvenirs, des expériences et de leur contour, qu’il est possible de réinstaller dans le présent, dans le réel,  un socle clarifié de compétences, d’envies, de points de vigilance, d’apprentissages. De richesse (re)trouvée.

Se souvenir est souvent un effort, selon les expériences vécues, mais permet aussi de pouvoir fermer sereinement une porte pour en ouvrir une autre. Au-delà des mécanismes et étapes propres au changement, au deuil, se souvenir précisément permet d’enrichir et capitaliser sur l’ensemble des éléments de sa vie professionnelle, des apprentissages, des challenges vécus.

Se souvenir pour accepter la spécificité du parcours, sa propre vie professionnelle, son propre chemin.

Singulier et unique.

 

Source photo : Unsplash

 

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