Dans une phase de repositionnement professionnel, que cela soit dans un bilan de compétences , Outplacement, reclassement, « développer son réseau » est un plan d’action qui déclenche, en général, un certain nombre de réactions : souvent de doutes, concernant tout à la fois la façon de s’y prendre, en quoi cela consiste, le contenu, le pourquoi.
Ce développement de réseau, qui consiste à rencontrer d’autres professionnels dans une démarche ouverte, concerne, dans l’absolu, tout type de projets de repositionnement professionnel : recherche d’emploi, reconversion, création d’entreprise,.. Elle recouvre un ensemble d’objectifs, allant de l’échange de conseils sur le projet, un feedback métier ou domaine ciblés, à la rencontre précise d’un.e interlocuteur.trice présent.e dans une entreprise souhaitée. Echanger, faire connaissance, se faire connaître.
Dans une recherche d’emploi, elle permet d’intégrer progressivement le marché dit « caché ». Au moment où une entreprise recrute, être dans le réseau de connaissance, se faire connaitre «avant », avant toute diffusion d’offre en externe. Ce marché caché repose sur une statistique tenace : 70% à 80% des postes de cadres sont recrutés par ce biais.
Il est intéressant de noter qu’une des craintes associées à cette démarche, dans une phase de recherche d’emploi, est souvent : qu’est-ce que je vais demander ?
A cette question, l’attention se porte en général très « en aval », dans le potentiel entretien à venir. Alors que c’est souvent « en amont » qu’il est important de regarder en premier lieu.
Il s’agit au fond de remonter le «courant » du raisonnement, pourquoi je me pose cette question ? est ce au niveau de la méthode ? la démarche peut bien sûr faire l’objet d’apports et d’apprentissages spécifiques, mais il est important, souvent, de continuer à remonter. Qu’est-ce que je vais demander. qu’est-ce que je « dois » demander ? Par où commencer ?
Continuer à remonter.
Pour revenir au pourquoi de la question de départ : qu’est-ce que je vais demander.
Et changer quelques mots.
Qu’est-ce que, au regard de mon projet, j’ai besoin de demander.
La première étape de la démarche réseau prend sa source en amont, dans la clarté de mon projet, dans ses composantes. Dans ce qui motive, fait sens, m’intéresse. Suis-je au clair avec ce que j’ai envie de faire? Dans ce qui m’anime, dans mes compétences, dans ma valeur ajoutée. Quelles sont les convictions que je porte dans mon métier? quelles sont les valeurs associées? quel est précisément mon projet? Sur quels sujets je souhaite m’investir?
Une partie des craintes associées réside souvent, dans le fait que le projet comporte, en amont, certaines zones de flou. Ce qui rend la démarche possiblement difficile en aval.
C’est à partir du moment où mon projet est clair, dans ce qui me motive, dans ce que je crois, ce que j’ai envie, que je peux, finalement , commencer à redescendre le courant : une fois que je suis au clair, qu’est-ce que j’ai besoin de demander? quels sujets, quels feedbacks, quels conseils, vont me permettre de nourrir mon projet? quelles sont les informations (domaine, métier, activité, ..) dont j’ai besoin pour pouvoir avancer ? qui ai-je besoin de rencontrer ? Et de ce fait, vers qui me tourner ?
En partant de mon projet, incarné, ma demande est claire, authentique, motivée. Je rencontre des professionnels de façon vraie, cela se ressent. J’obtiens (et je donne !) des informations qui me font avancer dans ma réflexion, dans mon projet, mon repositionnement ; par voie de conséquence, je connais, je me fais connaître. Je développe mon réseau. Et me positionne, de fait, dans le marché caché.
Cette action de réseau partant d’un projet clair n’empêche pas, bien sûr, des obstacles potentiels, des imprévus, des process de prises de contact parfois longs. Certaines n’aboutissant pas.
Mais, point fondamental, cette démarche ne part plus d’un espace de crainte, mais d’un espace réfléchi, conscient, clarifié.
D’un espace de motivation, de besoin et d’envie.
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