Le groupe Climb Up a été créé en 2011, à l’initiative de François PETIT (champion du monde d’escalade), avec l’acquisition d’une première salle à Lyon.
Jusqu’en 2018, il a construit sa croissance par le rachat de petites salles en France (Limoges, Epinay et Dijon notamment) et la création de quelques sites dans des bâtiments construits selon le « concept Climb Up » multi activités (Aix et Bordeaux, par exemple).
En 2019, la société d’investissement Calcium Capital est entrée au capital et la croissance s’est accélérée. Avec le rachat d’une dizaine de salles en France et la création de salles en région parisienne et dans plusieurs grandes villes de France, Climb Updéploie sa stratégie commerciale : offrir le choix à ses clients de varier leurs pratiques sportives en accédant à différentes salles à proximité de chez eux. Aujourd’hui, Climb Up compte 32 salles. Benjamin BOUVY, Directeur Général adjoint Finance, évoque avec nous les perspectives du Groupe.
Qu’est-ce qui vous différencie en tant qu’organisation ? En tant qu’employeur ?
Ce qui nous différencie en tant qu’organisation et employeur, c’est clairement notre secteur d’activité, qui est particulièrement attractif. Pour beaucoup, et sur tous les métiers (salles ou siège), intégrer Climb Up est très motivant. Nous bénéficions d’une belle notoriété de marque, surtout à Lyon, et notre activité sportive et ludique est une vitrine très positive. En plus de cela, nous avons la possibilité de faire évoluer nos collaborateurs en interne, démarche que nous encourageons à chaque fois que c’est possible !
Quel regard portez-vous, en tant que DGA Finance et membre du Comité de Direction, sur le marché du travail actuel ? Comment vous y adaptez-vous ?
Dans les métiers de la comptabilité et de la finance, l’évolution du marché du travail est remarquable depuis 2020.
En 5 ans, les salaires en comptabilité ont explosé de 30 à 40%, alors même que, sur certains postes, les compétences n’ont pas évolué (voire semblent avoir baissé) … En tous cas, on paye plus cher une expérience ou une qualification moindre.
Dans le même temps, et c’est en lien, il faut savoir faire des choix de recrutement très rapides, parfois dès la sortie de l’entretien, alors même que l’on ressent fortement le fait que les candidats n’aspirent plus à rester longtemps dans leur poste et qu’ils vont rapidement vouloir quitter l’entreprise.
Il faut donc gagner en flexibilité, sur les horaires ou le télétravail (même s’il est contenu chez nous par rapport à d’autres organisations), développer de nouveaux canaux de communication avec les équipes (newsletter interne, enquête bien-être, réunions fréquentes avec descente d’information sur l’enseigne), digitaliser certains outils (en comptabilité, notamment). En bref, travailler notre marque employeur !
Recruter, c’est savoir s’entourer. Quel est votre secret de Manager pour recruter et fidéliser vos talents ?
Notre ADN « escalade » a longtemps guidé nos choix humains et c’était un marqueur fort dans notre démarche de recrutement et de fidélisation, mais nous avons décidé de nous ouvrir à d’autres profils, d’enrichir notre culture d’entreprise. Ça ne fait que 5 ou 6 ans que Climb Up recrute des personnes qui n’appartiennent pas au milieu de l’escalade.
Le meilleur atout pour fidéliser, selon moi, reste la proximité avec les équipes. Ecouter, comprendre, faire grandir en confiant des missions nouvelles ou en transformant, questionnant le métier ou la tache (qu’est-ce que je peux faire plus vite avec la même fiabilité, par exemple) ; le plus difficile pour le manager, c’est de prendre le temps de faire cet accompagnement.
Comment Climb Up s’adapte aux défis économiques et humains actuels ?
Aujourd’hui, et depuis quelques semaines, Climb Up est engagé dans un plan de transformation de son organisation, avec une clarification de l’organigramme et des missions de chacun. Notre organisation s’est construite « en marchant » depuis la création en 2011. Mais de nombreux collaborateurs ou fonctions ont évolué en même temps que l’enseigne s’est développée, parfois sans réelle structuration ou stratégie de fond.
Pour Climb Up, et comme pour beaucoup d’entreprises, les défis économiques sont nombreux. Dans les prochains mois, nous allons devoir faire face à un fort endettement de notre structure (lié à notre développement et aux crises successives depuis 5 ans) et à un ralentissement de l’activité dû à un contexte d’inflation encore fort et à une conjoncture nationale et internationale anxiogène, qui se prête mal au développement des loisirs.
Les défis humains sont également nombreux, avec de vrais enjeux de fidélisation de nos équipes dans les salles, qu’il faut former et accompagner. Nous avons beaucoup recruté dans le cadre de notre développement, parfois trop vite, ce qui engendre aujourd’hui un turnover assez important. Il nous faut stabiliser nos équipes.
Comment se porte Climb Up aujourd’hui ? Quels sont vos prochains projets ? Comment s’annonce 2025 ?
Nous traversons aujourd’hui une période difficile avec un fort ralentissement de notre croissance, notamment depuis octobre 2024. Nous avons été habitués à une croissance soutenue depuis la création, grâce à un marché très porteur et à une stratégie de développement interne et externe de notre réseau de salles très incisive.
La conjoncture est compliquée et notre secteur est directement impacté par les arbitrages de nos clients : première nécessité, épargne (le taux d’épargne est au plus fort depuis 30 ans), vacances ou escalade… Le choix est vite fait ! C’est un secteur qui a déjà été très impacté par les différentes crises du Covid (11 mois de fermeture au total), la crise énergétique (dans des salles climatisées ou chauffées) et l’inflation (avec une forte hausse des charges, et notamment des salaires).
Le marché de l’escalade a par ailleurs gagné en maturité après avoir connu un très fort développement des salles privées et un renforcement de la concurrence sur ces 3 dernières années. Il faut rester alertes pour mieux revenir dans la partie !
Pour 2025, il faut faire le dos rond, consolider l’existant et avoir une gestion maîtrisée, tout en gardant l’objectif de relancer le développement dans les prochaines années. Nos clients sont fidèles et la fréquentation des salles est bonne, ce qu’il nous manque aujourd’hui ce sont les nouveaux clients : notre enjeu sera d’élargir notre cible de clientèle.